Le Patrimoine Religieux

Le Couvent des Soeurs Grises

Dans la rue des Clémences, l’antique voie qui traverse le castrum primitif, les religieuses franciscaines avaient leur couvent depuis 1453. Ces franciscaines ou Sœurs Grises, religieuses réformées de l’Ordre de saint François, faisaient vœu de pauvreté. Elles allaient déchaussées et portaient des socques en bois en guise de sandales.

Leur mission principale était de soigner les malades à domicile. Les Airois peut-être par reconnaissance, appelèrent leur rue, la rue des Clémences, qui à l’origine, était la rue de Dame Clémence.

Sur le Plan Relief de 1745, leur couvent est un vaste quadrilatère qui occupe le site de l’actuelle cour paroissiale. Aujourd’hui, seuls les bâtiments qui longent la rue des Clémences demeurent. Ils vont du pont de la Lacquette vers le pavillon Saint-Pierre.

A ce niveau, on aperçoit encore l’abside de la chapelle. Mais le vestige le plus marquant est le porche d’entrée : la sculpture des châpiteaux et des rinceaux est à la fois fine et délicate. Il date de 1719. Les Airois appellent aussi cet ensemble architectural, ” le magasin à tabac “. Aujourd’hui, le bâtiment a été transformé en logements.

L’Hôpital Saint Jean Baptiste

Institué à la fin du XIIe siècle, l’hôpital Saint-Jean fonctionnait sous l’autorité conjointe de la Commune et du Chapitre. Il fut détruit par l’incendie de 1358. Sa reconstruction donna naissance à plusieurs bâtiments : dortoir, cuisine, four, logement hospitalier, chapelle et dépendances.

Au début du XVe siècle, l’établissement est surtout un ” mouroir ” pour les pauvres. En 1678, l’hôpital devint en partie militaire et se dota de médecins et chirurgiens. L’état sanitaire de la population en profita largement. Les destructions causées par le siège de 1710 entraînèrent la reconstruction totale des bâtiments.

A l’état de friche depuis sa fermeture,, la municipalité souhaiterait y installer une médiathèque et le Centre Socioculturel communal.

D’après le réglement militaire du ” Grand Siècle “, la poudre était stockée dans des tonneaux disposés sur un plancher qui isole de l’humidité. Dans la maçonnerie, des évents en chicane assurent l’aération. Ce que craignait la poudre après l’humidité, c’était le feu. Les clous, les gonds et les serrures de la porte et des lucarnes opposées en pignon étaient en bronze pour éviter toute étincelle pouvant déclencher l’explosion. Les magasiniers préposés au stokage des barils de poudre à canon et à mousquet, ne pouvaient pénétrer dans la poudrière qu’en sabots de bois non cloutés afin d’éliminer tout risque d’incendie.

L’Eglise du hameau de Rincq

L’église actuelle de Rincq a été construite entre 1804 et 1809. Elle remplace une ancienne église dont l’origine est inconnue. Cet édifice à une seule nef, sans transept, ni tour, de faible hauteur, en pierre blanche, est entouré d’un cimetière. Le chœur de l’église fut dévasté et tomba en ruine au XVIIe siècle, probablement pendant les deux sièges de la ville d’Aire en 1641.

On la reconstruisit une première fois après 1666, aux frais des décimateurs (l’abbaye de Saint-Augustin-lez-Thérouanne et le chapitre de la Collégiale Saint-Pierre).

Mais en 1698, c’est l’église toute entière qu’il faut reconstruire. Lors de la Révolution, elle fut vendue comme Bien National à Paul Bommier, raffineur de sel à Aire. La paroisse fut rétablie dès 1803 et l’on réédifia l’église à partir de ce qui restait. Des statues dignes d’attention ornent la chapelle à l’intérieur.

On signalera particulièrement un groupe polychrome qui représente saint Hubert, son cheval et le cerf miraculeux. Cet ensemble du XVIe siècle est inscrit à l’inventaire des monuments Historiques.

Les Piétas

A l’angle de la rue du Château et de la rue des Sablons est accroché un édicule vitré qui contenait une Piéta.

Le groupe sculpté n’est plus à son emplacement d’origine. L’édicule* date du XVIIe siècle. Une autre statue est située rue Hunebelle. Il s’agit d’une Vierge à l’Enfant derrière une baie vitrée.

*pietà : nom donné au Moyen Age à une peinture ou à une sculpture représentant une Vierge en pleurs au pied de la croix de Jésus ou tenant sur ses genoux le corps de son Fils.

*édicule : petit édifice dressé sur la voie publique

Le couvent des Capucins

Parallèlement et légèrement en retrait à la rue du Château, près du pavillon de Marles, s’élève un grand bâtiment : c’est le dernier vestige du couvent des Capucins établis à Aire depuis 1600. “Les Capucins, religieux de la plus stricte obédiance de l’Ordre de saint François, portent des capuchons pointus et sont vêtus de gris. Ils vont toujours pieds nus, jamais en carrosse et les hommes ne rasent jamais leur barbe.”

C’est ainsi que les décrivait Antoine Furetière en 1676. Ils étaient missionnaires et participaient activement à la vie religieuse locale.

Ils remplacèrent les Jésuites quand ceux-ci durent quitter la ville en 1762.

Le couvent des Capucins est situé sur la rive droite de la Lys. Sur le Plan Relief, les bâtiments présentent des proportions identiques à celles du pavillon de Marles.