L’église de Saint Quentin

Historique

Séparateur

Le hameau de Saint-Quentin, qui portait autrefois le nom de Blety, possède une remarquable petite église qui mérite d’être connue.

Dès le début du IXe siècle, existait à Blety une église dédiée à Saint-Quentin. Détruite par un incendie, elle fut reconstruite et consacrée par l’évêque de Thérouanne en 1023.

Elle se trouve mentionnée dans une charte du Roi Philippe 1er, en 1075, qui confirme les possessions et privilèges de la Collégiale Saint-Pierre. Un vice-curé désigné par le chapitre desservait cette paroisse.

En 1535, elle reçoit le droit d’avoir des cloches et en 1577 d’avoir des fonts baptismaux. Au XVIe siècle, la nef romane est agrandie par deux nefs gothiques ajoutées à l’est et au nord, construites entre 1563 et 1598.

En 1792, la paroisse est supprimée, le dernier curé a été l’abbé Despretz ; Saint-Quentin devient une succursale de Saint-Pierre. L’église fut semble-t-il, réouverte au culte dès 1797, c’est-à-dire avant le rétablissement du culte. Elle redevient paroisse vers 1820.

Au XIXe siècle, d’importants travaux ont été réalisés sous l’impulsion du doyen d’Aire, Mgr Scott ; une nouvelle nef de style gothique a remplacé la nef romane, le clocher a été déplacé ; ce nouveau clocher construit au dessus du porche fut détruit par la foudre le 8 juin 1914 et rétabli en 1924. Une nouvelle cloche y fut placée.

L’église de Saint-Quentin a été classée Monument Historique en 1989.

Description extérieure

Une jolie frise sculptée fait le tour des 2 chœurs. Elle représente des animaux et les signes du zodiaque avec les dates de 1563 – 1567. Sur le pignon de la sacristie la date de 1616. Le pignon au nord, légèrement en retrait du portail ; mur « à rouges barres » a été restauré en 1995.

Description intérieure

L’édifice se présente à l’heure actuelle sous la forme d’une église à 2 nefs. Elle est de style gothique avec des voûtes divisées par des liernes et des tiercerons. Les clefs de voûte comportent diverses figures sur la voûte centrale : la Sainte Trinité – Saint-Quentin – Saint-Omer.

Au fond du chœur, les travaux de consolidation en 1998 ont dégagé un en-feu aménagé lors de la construction de la nef gothique au XVIe siècle. Au-dessus, la fenêtre, obstruée au XIXe siècle, est ornée d’un Christ crucifié, don d’un paroissien, provenant d’un calvaire tombé en ruine, anciennement situé dans le hameau.

Le chœur est éclairé par 4 verrières, qui offrent un exemple remarquable d’un type de décor translucide très en vogue dans la première moitié du XIXe siècle, mais devenu rare de nos jours.

Au nombre de neuf, ces vitraux présentent des étagements de motifs géométriques simples reproduisant diverses figures : croix grecques, étoiles à 8 branches, cercles et rosaces à lobes losangés. La technique est rudimentaire.

Ces verrières sont datées 1851, 1854 et 1881. Ce type de vitrail est qualifié d’aniconique en raison de l’absence de décor figuré. « Bien que modeste cet aspect du patrimoine vitré n’en participe pas moins à la renaissance du vitrail au XIXe siècle », écrit M. Patrick Wintrebert.

A l’entrée du chœur, une dalle de marbre blanc rappelle « le don de Mme Demeure Wayens » qui paya le dallage de l’allée centrale. Dans le chœur, des fonts baptismaux sont constitués de 3 éléments différents : une base à griffes du XIIIe siècle, le support de la cuve conserve un décor tressé sculpté, et la cuve porte en relief des personnages à mi-corps, les bras croisés, et semble d’être d’époque romane. Dans la nef principale contre le pilier : Saint-Antoine et Saint Eloi.

Dans la nef septentrionale : 2 reliquaires dorés sur l’autel et à droite une statue de Saint Omer. Contre le mur, entre 2 fenêtres, le martyre de Saint Quentin. Un vitrail, don de Mgr Scott, doyen d’Aire, porte ses armoiries et sa devise : « Regi patriae que fideli » (fidèle au roi et à la patrie).

Un grand tableau, représentant la Crucifixion, de facture un peu naïve, vient d’être restauré par les Monuments Historiques ; l’artiste inconnu ne l’a pas signé. Dans cette nef, les clefs de voûte portent les armes d’Aire et celles du Chapitre, la date de 1598 donne la date de la construction de cette partie de l’église.

Le Chemin de la Croix a été inauguré en avril 2003, il est l’œuvre de Jean-Georges Capelain. Ces tableaux sont peints selon la succession des couleurs de l’arc-en-ciel, symbole de l’alliance de Dieu avec les hommes, à la fin du déluge.

La cloche actuelle, prénommée Léonie Marie, a été baptisée le 21 septembre 1924. Les parrain et marraine ont été M. Arthur Schotsmans et Mme Adolphe Salome.